De la pierre au vert grâce à une politique de dépavage stratégique

Techniquement, il s'agit d'enlever les surfaces dures, telles que les dalles de rue, mais aussi les bâtiments et l'asphalte. Nous verdissons ensuite les surfaces dépavées, par exemple en plantant des arbres ou en créant des zones de captage d'eau (comme les oueds). Comme l'eau de pluie peut à nouveau s'infiltrer dans le sol et que la verdure apporte un rafraîchissement, nous rétablissons plusieurs services écosystémiques. Pour le parc naturel Alsembergse Beemd, par exemple, nous nous sommes concentrés sur la végétalisation de la région, réduisant ainsi les inondations et la pénurie d'eau. 

Dans le cadre d'une étude commandée par le Département de l'Environnement, nous avons cartographié toutes les initiatives relatives au dépavage. Il y en avait beaucoup, mais elles se sont révélées très fragmentées, sans objectifs ni méthodes concrets. Certaines promeuvent le dépavage par le biais de réglementations et de permis, tandis que d'autres se concentrent sur la sensibilisation et la diffusion des connaissances.

Malgré ces nombreuses actions, elle n'est pas encore devenue une tendance commune. Pour obtenir des résultats concrets, nous ne pouvons donc pas nous contenter de regarder la partie émergée de l'iceberg. Sur la base des résultats de l'étude, nous avons proposé une approche structurelle afin que toutes ces initiatives aient un impact réel sur le degré de pavage en Flandre. Une politique de dépavage réfléchie s'impose donc.

Le dépavage n'est pas un luxe, mais devrait être le point de départ de tout projet d'aménagement. Non seulement pour améliorer le cadre de vie, mais aussi pour le bien-être mental et physique des résidents. Une approche systémique nous aide à explorer les opportunités, les obstacles et les besoins et à concevoir des stratégies viables.

Deuxièmement, nous avons besoin d'un changement de mentalité, tant de la part des décideurs politiques que des populations locales. En tant qu'agence d'étude, nous jouons un rôle important à cet égard, comme en témoignent des projets tels que "Les arbres, c’est cool”.  Grâce à des projets de participation citoyenne comme celui-ci, entre autres, nous sensibilisons de plus en plus les gens à l'importance sociale du dépavage et de la végétalisation. L'accent n'est plus mis sur les inconvénients du pavage, mais sur les avantages de la végétalisation. Cette approche positive suscite une plus grande volonté de coopérer à la réalisation d'un objectif commun. 

Bien que le dépavagee soit aujourd'hui de plus en plus considéré comme un objectif important dans les politiques d'aménagement du territoire, des eaux pluviales et du climat, nous devons malheureusement constater que le pavage continue d'augmenter par hectare. Une approche stratégique permettant d'exploiter pleinement les opportunités de correspondance est donc véritablement nécessaire. Le soutien du grand public n'est pas automatique et des efforts continus et à long terme sont nécessaires pour inverser la tendance.