Un plan faisable de zonage thermique à Evergem

Aujourd'hui, les villes et les communes recherchent la meilleure solution, et la plus abordable, pour rendre l'approvisionnement de la ville en chaleur plus écologique. De plus en plus d'autorités (locales) s'adressent à nous afin d'obtenir des conseils. « Dans mes contacts quotidiens, j'observe deux extrêmes », déclare Patrick Verdonck, Business Development & Innovation Manager chez Antea Group. « D'un côté, il y a des administrations locales qui estiment que l'objectif de réduction de 55 % de la consommation d'énergie d'ici 2030 est complètement irréaliste dans les conditions actuelles. Elles comptent surtout sur des subsides de plus hautes autorités pour atteindre leur objectif. De l'autre côté, il y a les idéalistes. Il s'agit souvent d'administrations locales qui pensent qu'une solution technique unique permettra de résoudre tous les problèmes, lorsque le moment sera venu. » 

Bien entendu, il en faut plus pour permettre la transition vers une société résistante au changement climatique. Différents acteurs, méthodes et techniques contribuent ensemble à une économie pauvre en carbone. « Heureusement, il y a aussi des villes et communes qui souhaitent ancrer le thème du climat dans leur politique et qui sont disposées à consentir les investissements nécessaires dès aujourd'hui », ajoute Patrick. 

Evergem souhaite réduire sa consommation d'énergie (donc aussi limiter les pertes), encourager les sources d'énergie durable et, si nécessaire, recourir à l'utilisation propre et efficace de combustibles fossiles en complément. Un plan par étapes et une stratégie en matière d'énergie durable sont un travail sur mesure, mais pas impossible. Dans le cadre du project Interreg DOEN, Antea Group a développé une méthodologie afin d'accompagner la commune dans l'élaboration d'un plan de zonage thermique. Un plan qui part de la demande et de l'offre d'énergie (flux résiduels) et qui se base sur divers critères (économiques, sociaux, spatiaux) afin de trouver la solution de chaleur la plus indiquée pour le quartier.

Des ateliers nous ont permis de collecter des informations concrètes, liées au lieu, sur les entreprises, les projets de promotion immobilière et les rénovations prévues. « Nous avons donné la parole à chacun : aux ‘believers’ et aux ‘non-believers’ des réseaux de chaleur, ainsi qu'à ceux qui encouragent le gaz vert comme la seule et meilleure solution », explique Patrick Verdonck. Les différentes parties prenantes nous ont fourni les informations nécessaires afin que nous puissions répertorier les opportunités de durabilisation de la demande de chaleur dans la commune. Nous avons également examiné le potentiel de Stora Enso en termes de chaleur résiduelle.

« Bien qu'une conduite de chaleur aille de l'usine de papier de Stora Enso jusqu'au site du constructeur automobile Volvo, en passant sous le canal Gand-Terneuzen, une grande partie de la chaleur des entreprises dans la zone du canal est encore perdue », a déclaré l'échevin Sven Roegiers (CD&V), le 5 janvier 2021, dans le quotidien Het Nieuwsblad. « Nous souhaitons négocier avec Stora Enso afin de récupérer la chaleur de l'entreprise. Peut-être aussi avec la fabrique de levure Algist. La nouvelle maison de repos et de soins Ter Caele et l'administration communale, mais aussi des maisons particulières dans de nouveaux lotissements, pourraient être raccordés au réseau. »

Nous avons déjà passé en revue, avec la province et la commune, un trajet afin de tester les possibilités de réalisation à l'aide de notre méthode DBH. Il en a résulté une carte de zonage, sur laquelle une solution de chaleur durable, financièrement abordable et faisable est attribuée à chaque quartier. Evergem souhaite clairement relever le défi climatique et a entre-temps entamé un parcours en collaboration avec Fluvius afin d'affiner le plan et de réaliser les premiers projets.

« Vous voyez... En se concentrant sur les aspects voulus et en collaborant avec une équipe motivée, vous avez à peine besoin de gaz vert pour réaliser une ville climatiquement neutre », conclut Patrick Verdonck.